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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 12:08

 

rasdley

  Ils n'ont qu'une addiction: le sang.

 

Mais depuis plus de vingt ans, ils ont décidé de renoncer à leur pêché mignon et de se désintoxiquer. Pas facile d'être un vampire urbain au XXI siècle!

Dans une banlieue british tout ce qu'il y a de plus respectable, la famille Radley essaye désespérément de se comporter comme "des gens normaux".

Mais des vampires de souche peuvent-ils définitivement refouler leurs désirs et leurs instincts? Pas sûr...

 


monavis-bis.gif

 

 

* Ce qu'il faut retenir de l'histoire...  Clara pacifiste et végétarienne tombe lors d'une fête dans les champs sur un camarade de classe un peu trop entreprenant, Harper. Rowan, son frère poète amoureux, est maltraité par tous les garçons du quartier. Peter leur père est sur le bord de l'adultère de type morsure et Helen leur mère lutte contre ses sentiments envers un être aimé du passé.  Une famille presque normale à ceci près qu'ils sont des vampires abstinents et que tout va changer quand Clara va tuer Harper en le dévorant... 

 

 

 * Mon ressenti... Une histoire bien originale que nous conte ici Matt Haig. Celle-ci se déroule sur une période courte, quelques jours seulement : « Vendredi », « Samedi », « Dimanche », « Quelques soirs plus tard » et chaque partie est truffée de chapitres courts, parfois un peu trop d'ailleurs. Une mise en page qui indique que sur cette période courte, il va s'en passer des événements et ça va partir effectivement dans tous les sens chez de nombreux personnages. Ainsi, les chapitres, parfois d'une page, deviennent implicitement une sorte de compte à rebours annonçant un vrai malaise qui doit éclater. L'ambiance est vite posée.

Nous suivons la vie d’une famille en particulier: les Radley mais aussi leurs voisins et plus proches amis. Tous deviennent importants naturellement, ils sont magnifiquement développés et je ne serai pas surprise de découvrir qu’ils existent réellement  si j'allais en Angleterre par chez eux, dans ce fameux lotissement que j'imagine pour ma part à la Desperate Housewives britannique...C'est une histoire de vampires comme l'indique la quatrième page de couverture alors pas de surprise lorsque nous apprenons, en même temps que les enfants Radley, leur nature profonde. Mais Matt Haig a fait très fort car  ils ne sont pas des vampires comme dans les autres livres du genre. Il les présente comme des gens "normaux", comme des "nous" qui tentent de s'intégrer à une société, à un quartier chic. L'auteur instaure une critique sociale sur la tolérance, sur les tracas de la vie, les tentations que peut donner celle-ci, allant des problèmes d'adolescents comme le rejet des autres et la vie amoureuse aux problèmes de vie conjugale, de satisfaire sa moitié, de se sentir invisible.

 

Oui, tout est décrit de façon réaliste et il faut laisser de côté l'information "vampire" au dos du livre, car nous devons comprendre "au fur et à mesure" que la famille Radley souffre en silence parce qu'elle est.... abstinente, elle a faim de sang et de folie, elle a faim de... nous, de ses voisins aux cous dénudés. Le tableau est dramatiquement comique. Quelques extraits du traité de l'abstinent tel celui pour les alcooliques parsèment d'ailleurs le livre. "Je suis (votre nom) et je maîtrise mes instincts"

Ainsi, nous sommes dans la pure comédie satirique, nous rigolons un bon coup mais c'est fugace, l'ambiance devient de plus en plus noire quand le sang coule, que la douleur frappe, cela se transforme en tragique horrifiant, et même certains personnages deviennent détestables.

Will (le frère de Peter, l'oncle de Clara et de Rowan) est un pratiquant bourré de sensualité et lorsqu'il débarque dans ce lotissement pour aider sa nièce qui vient de comprendre ce qu'elle est, tout le rideau tombe...autant dire qu'il enfonce profondément le clou (je ne dirai pas si c'est métaphorique) Il m'écœure et vous ne l'apprécierez pas non plus (et dire que je l'avais imaginé en Bill de True blood)....Je n'en reviens pas de la fin, du moins d'une partie quand je repense à tout ça...

Mais Matt Haig a aussi poussé le bouchon un peu trop loin à mon goût. Oui je garde une saveur aigre-douce, trop de chapitres, trop de personnages et deux points noirs: trop de références, autant imaginer Homer, Machiavel et autres chanteurs rock en vampires était distrayant, autant en citer de toute époque et de toute nature: philosophe, musiciens, cinéastes. etc, cela devenait lourd. J'ai juste apprécié la référence au film Génération perdue car ce film m'y a fait penser plus d'une fois notamment pour le côté intégration, conversion, vol de nuit... L'autre point noir est le rythme. Des petits chapitres auraient dû effectivement être vite balayés mais ce qu'ils racontent c'est surtout du passé, du ressenti, des pensées.... il faut attendre la fin pour qu'il y ait de l'action, que les choses soient vraiment dites: trop de personnages psychotent et passer d'un point de vue à l'autre retarde considérablement l'action... c'est dommage car l'auteur tenait là une histoire assez unique.

 

Un avis donc mitigé pour ma part mais c'est à vous de juger! :)

 

 

 

3bonnesraisons-bis.gif

* un livre de vampire toutes générations confondues...

* un comique satirique qui vire au tragique saisissant 

* une critique sociale bien menée...

 

Le hic: un rythme pas assez entraînant, trop de références tuent les références. 

 

Mots magiques pour se souvenir du roman: Lord Byron, SV, ibuprofen, taré, poème, converti, canaille, meurtre, société Sheridan, profane, voler, l'Eternelle, suggestion, adultère...

 


INFOS-SUR-LE-LIVRE.gif 

Les Radley de Matt Haig, aux Éditions France Loisirs (avec l'autorisation des Éditions Albin Michel depuis le 1er octobre 2010), 414 pages.  

 

Sites:

Page facebook

Livraddict (je rappelle que beaucoup de blogs y mettent leurs critiques, j'en fais partie)

 



Extrait:  (Les Radley de Matt Haig, aux éditions France Loisirs, page 380)

 

*  "Allons à Paris, Helen. Allons revivre ces instants magiques...ou partons pour la lune."

 Il l'entraîne presque à la verticale. Helen regarde avec terreur la maison rétrécir en contrebas. Elle appuie le cou contre la lame juste assez pour saigner.

Elle touche le sang.
Le goûte. Elle et lui, ensemble.
Puis elle lutte.
Elle lutte contre le goût, les souvenirs et surtout contre lui. Elle éloigne le couteau et repousse Will, le faisant basculer en dessous d'elle. *

 

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commentaires

L
<br /> Mon avis est plus enthousiaste que le tien : J'ai adoré l'ironie des situations de ce livre !<br />
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A
<br /> <br /> ah si tu as adoré il l'est forcément alors :) les gouts et les couleurs hein... j'ai tout argumenté sur mon ressenti ^^ <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Bon, un livre que je vais certainement lire... Mais pas dans l'immédiat !!<br /> <br /> <br /> Je te dirai ce que j'en ai pensé ♥<br />
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